L'histoire de l'art : un état de la question en 1991

Publié le par Gérard Monnier

L'histoire de l'art : un état de la question en 1991                            



1. Une histoire de la discipline


Une histoire qui a ses phases et ses formes :

- au XIX°siècle, .le temps des sociétés savantes, et de l'érudition
  locale

-  puis lui succède, de la fin du XIX° siècle au début du XX° siècle, une histoire de l'art partagée entre l'érudition et l'approche littéraire, qu'accompagnent les premières grandes éditions.

L'érudition se limite à quelques secteurs, par exemple Emile Male et l'Histoire de la sculpture romane , ou Louis Dimier et l'Histoire de la peinture française, ou Louis Hautecoeur et l'Histoire de l'architecture classique en France.

L'édition encyclopédique est illustrée par l'Histoire de l'art d'André Michel ; les approches littéraires, d'Elie Faure à André Malraux, ont longtemps occupé l'essentiel du terrain dans l'opinion cultivée, et ont constitué le mythe d'une histoire de l'art comme domaine réservé, à des militants inspirés, et assez éloignée des méthodes de l'histoire. Importante médiation qui conduit en droite ligne à l'histoire de l'art comme phénomène éditorial (le développement des éditions Skira dans les années cinquante), et qui donnera la base du public des musées.

-  Mais des lacunes  :  pas de spécialistes de la Renaissance et du XVII° classique par exemple. Il faut attendre 1934 et l'exposition des Peintres de la réalité en France au XVII° siècle pour que l'étude du XVII° siècle soit abordée de façon neuve.

- les approches plus modernes, qui supposent des problématiques nouvelles, sont représentées entre les deux guerres par quelques individus :

    par Léon Rosenthal, dont la thèse en 1914 (Romantisme et réalisme en France de 1830 à 1848) est la première à poser le problème d'une relation forte entre les oeuvres et les pratiques sociales, mais sans lendemain immédiat (thèse rééditée il y a quelques années).

          et surtout par Henri Focillon, travaux sur le moyen âge, sur l'architecture et les arts figurés, dans une problématique d'une Vie des formes , et d'autonomie d'une pensée plastique.     

Dans l'ensemble, la percée universitaire reste confidentielle, et la renommée à l'étranger de l'histoire de l'art française reste limitée ; le monde des musées, qui lui est associé sur le plan scientifique, souffre auprès des anglo saxons d'une réputation de dilettantisme et d'amateurisme (cf Berenson et les musées français).


Après 1940, vient le temps des outsiders :

- Pierre Francastel, qui fait son trou à l'EPHE,   a une audience plus forte, dans le souci d'instituer une relation plus claire à l'histoire dans les années cinquante, encore que son information laisse beaucoup à désirer, sur le plan de la précision, par manque d'enquête. On peut lui adjoindre, plus tard, Pierre Charpentrat, au collège de France, etc.

- André Chastel, un outsider qui a réussi, et autour duquel s'est recomposé le paysage disciplinaire. A l'EPHE, où il est directeur d'étude à partir de 1952. A partir de 1955, professeur à l'Institut d'art, où il succède à Lavedan, il fait venir Jacques Thuillier comme assistant, et débute en 1958 l'étude de la peinture du XVII° siècle français et avec la création du CRHAM celle de l'architecture classique. Il faut attendre la venue d'André Chastel, dans les années cinquante, pour que se précise un projet scientifique et institutionnel sur la discipline.
 
Chastel et la création des institutions de l'histoire de l'art :

- L'Inventaire Général des monuments et des richesses artistiques de la France, étudié à partir de 1962, créé en 1964, avec l'appui de Malraux. Unité mixte, il est rattaché à la fois au CNRS et au Ministère de la Culture. Le statut date de 1975 ; depuis 1980, il est devenu une des trois sections de la direction du Patrimoine, avec l'Archéologie et les Monuments historiques ; fusion avec celle ci en cours. Fonctionne à partir de Commissions régionales.

- La Revue de l'art, publiée à partir de 1968, éditée à partir de 1972 par le CNRS.

- Le CRHAM  (centre de recherche en histoire de l'architecture moderne, vient de se transformer en Centre de recherche en histoire de l'art moderne). le CRHAM lance l'enquête sur l'architecture mineure du quartier des Halles à Paris.

- La modernisation du Répertoire d'art et d'archéologie, fondé en 1910 par Jacques Doucet, confié à partir de 1972 au CNRS

- La mise en place de la discipline au début des années soixante en France : l'organisation d'un cursus complet, une licence ès lettres. La création de chaires : à Rennes, Mussat, à Strasbourg Albert Chatelet, à Aix en Provence Jean-Jacques Gloton, à Lyon, Daniel Ternois, à Tours, Jean Guillaume. A Paris, les chasteliens, à la Sorbonne, construisent ce qui deviendra Paris IV, autour de Jacques Thuillier, de Schnapper. Priorité à l'art français classique, au XVII° siècle, avec une relation forte avec les musées. Avec une perspective, qui devait se révéler erronée : celle de la création d'un enseignement d'histoire de l'art dans le secondaire ; cette perspective, devenue irréaliste, s'est longtemps fixée sur le mythe de la création d'une agrégation d'histoire de l'art, mythe dévoyé dans la dernière période, et réutilisé, par les gens du Louvre par exemple (Laclotte) pour justifier la revalorisation des carrières des musées.

 

2. L'état de la recherche aujourd'hui : bilan des années 1987-1989

2.1.  Une approche quantitative  (voir l'étude en annexe).

Une des raisons pour expliquer les difficultés en région : la faiblesse des bibliothèques, dramatiques.

2.2.  Une approche qualitative :

En moderne, il est clair que le prestige international de Damisch (théorie de la peinture) et de Marin (iconologie)  joue son rôle dans le classement des établissements, et explique que l'EHESS passe devant Paris IV, Paris I et Paris X, où les recherches de Schnapper ou de Ternois restent attachées aux  questions du patrimoine, sous des formes monographiques, tandis que celles de Souchal sont restées proches des points de vue traditionnels (collections, documentation sur les artistes).
 
En contemporain, à Paris I c'est à la fois l'écriture sur la peinture (la dérive "critique" de Marc Le Bot ) et,  avec et depuis Jean Laude, le renouvellement des territoires et des problématiques qui ont joué : l'élan a été donné, par Laude en particulier, à l'étude de la confrontation des cultures dans l'art, à une histoire de l'art comme histoire culturelle, et donc à un enracinement des manifestations de l'art dans une complexité historique ; d'où les recherches de Fanette Roche sur les relations de l'art et du fascisme, celles de José Vovelle sur l'expansion internationale du surréalisme (en particulier en l'Europe du nord) ; malgré les obstacles dus à la faible formation linguistique, endémique dans le milieu (mais la nouvelle génération donne des signes encourageants dans ce sens), ceci explique l'importance des relations ouvertes à Paris I vers l'extérieur, vers l'Europe (en particulier l'Italie, vers l'Allemagne, l'Europe de l'Est), vers le Maghreb et le Moyen Orient, vers l'Amérique latine. Effort payé en retour : un public réellement international.
 
En art contemporain, la génération actuelle a largement renouvelé les objets : son émergence, dans les années soixante dix, qui n'a pas été favorisée par les antagonismes issus de 1968, n'est pas sans rapport avec le fait que domine l'exploration de territoires nouveaux ;  autant est relativement faible la recherche vers les artistes majeurs consacrés par les musées (sur Picasso, sur Matisse, etc ; une exception : Masson, avec F. Levaillant), autant est forte la percée vers ce qui échappe au système du musée : vers le passé récent (de 1940 aux années soixante), ou très récent (les années soixante dix et quatre vingt), quitte à recouper, par les thèmes, le champ européen ou international : par exemple à Paris I, les artistes grecs, hongrois, etc, à Paris depuis 1945. A ce titre on trouve aussi de nombreuses enquêtes sur les techniques et les instruments de la diffusion artistique, à travers les médias, l'édition, etc, et sur l'histoire des institutions et des pratiques sociales qui ont l'art pour objet : à Paris I, avec l'histoire des médias artistiques au XX° siècle, avec la photographie, mais aussi, pour le XIX° siècle, à Paris IV (Foucart) et Paris X (Vaisse).  C'est dans ce sens qu'opèrent aussi Poinsot à Rennes, qui a créé un centre d'études des archives de la critique d'art, ou Bouillon à Clermont Ferrand, qui étudie la critique d'art au XIX° siècle (dans le cadre d'une équipe franco canadienne). Plusieurs études récentes, à Aix, à Bordeaux, à Toulouse (thèse de Luce Rivet sur la vie artistique à Toulouse sous la 3° République), abordent la question de l'histoire culturelle locale, dans son ensemble ou à travers une institution (société des amis des arts, etc.). Faut-il attribuer à l'héritage de Francastel toute cette orientation "sociologique", ou à Bourdieu ? On ne prête qu'aux riches. 

Les deux façons d'opérer scientifiquement en histoire de l'art : documenter et interpréter, qui devraient idéalement se compléter, se disjoignent souvent aujourd'hui ;  l'histoire récente de la discipline est ambivalente sur ce plan, elle montre les bénéfices, sinon les privilèges, à retirer de l'interprétation (de Focillon à Francastel), de la production intellectuelle sur l'art (Le Bot), mais en même temps les institutions (musées, inventaire, patrimoine), au fur et à mesure de leur mise en place, ont augmenté dans des proportions considérables le potentiel voué à la production documentaire, et ses résultats (au point de disqualifier rapidement les bases scientifiques de la production intellectuelle : pas mal d'analyses de Francastel ont du mal à tenir la route aujourd'hui).

Et un des problèmes actuels est la coexistence de ces deux niveaux distincts, qui correspondent à des demandes sociales différentes : une production plus théorique, qui prend la forme d'essais, philosophiques ou littéraires, capable de jouer son rôle dans la confrontation internationale avec le pragmatisme anglo saxon, d'une part, et d'autre part, une production documentaire, qui elle même se dédouble ; une partie est vouée à la fois à la reconnaissance du patrimoine, à des tâches de terrain, avec des enjeux locaux et régionaux, qui peuvent prendre une grande importance aujourd'hui, compte tenu de la décentralisation et de l'existence déconcentrée des institutions (par exemple l'inventaire, les musées, la protection du patrimoine monumental), tandis qu'une autre partie porte sur des territoires ou des objets nouveaux, qui échappent jusqu'à présent aux institutions de la culture. On peut se demander si de ce point de vue la variété très récente des approches universitaires sur l'art du XX° siècle n'est pas un atout : l'éventail s'ouvre aujourd'hui jusqu'à l'étude de secteurs disciplinaires où l'approche scientifique était inexistante : "l'archéologie du monde moderne et contemporain" (Philippe Bruneau), mais aussi la mode, le design, les arts graphiques, la restauration, etc.

Un cas particulier : la recherche en histoire de l'architecture moderne et contemporaine. Alors que l'histoire de l'architecture a toute sa place, depuis toujours, dans l'étude de l'antiquité et du moyen age (Focillon, Grodecki), l'histoire de l'architecture des temps modernes est resté un domaine mineur dans la tradition universitaire, illustré par de rares érudits (Hautecoeur). Longtemps domaine des architectes en chef des MH, (une approche plus professionnelle que scientifique), son essor a du attendre les années soixante et les efforts de Chastel, suivi par l'équipe du CRHAM et par les fondateurs de l'inventaire (Pérouse de Monclos), et par plusieurs "chasteliens" (Gloton , Guillaume) pour que l'histoire de l'art face enfin une place importante, avec des points de vue neufs (la commande, le programme de la résidence, l'architecture usuelle, l'urbanisme). Avec l'Inventaire, avec l'exploitation des archives (fonds des notaires), l'approche documentaire a fait un grand pas, et, en rapport avec les études menées par des chartistes (Gallet, Babelon) et les historiens (Simone Roux), l'architecture parisienne (Paris IV avec Schnapper et Mignot, Paris I avec Ternois) et provinciale (Montpellier, Aix, Lyon) n'a cessé d'être un grand chantier d'histoire de l'art, encore que la faiblesse des débouchés et la crise générale des thèses en moderne l'atteigne particulièrement ; les jeunes enseignants sont rares (Rabreau, Mignot), et le recrutement de jeunes chercheurs étrangers sera la solution.
 
L'histoire de l'architecture contemporaine, bien qu'abordée avec une sympathie militante (Jullian, à Paris), était jusqu'aux années soixante un territoire où l'université n'avait pas sa place : c'était l'affaire du CNAM (Jean Ache, qui à son départ en retraite n'a pas eu de successeur), ou, après 1960, d'universitaires un peu en marge : Maurice Besset, à Grenoble (mais très absorbé par ses fonctions au musée) ou à Toulouse Yves Bruand, un chartiste qui avait consacré sa thèse, pionnière et méconnue, à l'étude de l'architecture du XX° siècle au Brésil (à partir d'un poste de conseiller culturel au Brésil)  : le paradoxe, c'est que ces deux auteurs importants (leurs travaux restent vingt ans après d'une actualité plus que décente) n'ont pas fait souche ;  là encore l'absence de moyens de travail institutionnels et la faiblesse des débouchés expliquent sans doute les choses (mentionner ici le rôle parallèle de Françoise Choay, avec un accent particulier sur l'histoire de l'urbanisme).

Pour les années suivantes (1970 et depuis), il est remarquable que les trois percées qui s'effectuent dans ce secteur (Loyer, Monnier, Massu) sont celles de "convertis", qui, à partir d'un statut d'assistant, ont imposé des thèmes de recherche à un milieu indifférent, avec pour conséquence le fait que les moyens institutionnels n'ont pas suivi. Le XIX° siècle avec Loyer, le XX° avec Monnier et avec Massu, ont alors fait l'objet d'études qui sont le premier ancrage universitaire sur ce terrain, avec des accents mis sur la typologie urbaine (Loyer), sur la commande et la maîtrise d'ouvrage, sur les implications culturelles de la modernité (Monnier), sur l'Amérique du nord (Massu).

Les recherches actuelles sont prometteuses, en particulier par la relève qu'elles impliquent : sur l'Europe (à Paris I), sur l'architecture des années soixante (à partir des archives d'architectes), et avec des approches thématiques neuves, qui mettent l'accent sur les mutations, sur la culture des individus et des  groupes qui actionnent la commande (architectes mais aussi ingénieurs, et maîtres d'ouvrage) : les TP au XIX° siècle, l'approche technique des constructeurs, l'histoire des programmes (architecture des équipements culturels). La question centrale restant celle du passage de l'architecture comme pérennité à l'architecture comme éphémère. Et l'extension de l'architecture à des territoires proches (le design, par exemple).

Ce qui reste à développer (et ce que négligent les écoles d'architecture) : la relation avec la conservation et la restauration des édifices contemporains (deux thèses en perspective).

Un phénomène est venu brouiller les cartes : la découverte de l'histoire de l'architecture contemporaine, entre autres sciences humaines, par les architectes, en quête de légitimité universitaire et d'affirmation d'autorité sur le champ professionel ("Ici, nous faisons tous de l'histoire de l'architecture" dixit en janvier dernier le Président du CA d'une grande école d'architecture à Paris).   Le résultat, et avec la complicité agissante du Bureau de la Recherche au Ministère de l'Equipement (qui distribue sans rigueur des contrats de recherche), des années 1970 environ, c'est l'arrosage systématique d'équipes, qui avec des résultats extrêmement  inégaux, des publications rares, se sont appropriés des études "historiques" ;  ont émergé cependant à Paris, Taylor (Le Corbusier), Jean-Louis Cohen (Lurçat, et URSS ; thèse avec Damisch), Bertrand Lemoine (polygraphe) et Epron (IFA, études sur l'histoire des organisations professionnelles), à Brest Le Couédic (le régionalisme en Bretagne), à  Nancy Vigato (la critique architecturale entre les deux guerres, le régionalisme dans la presse, thèse avec Le Couédic, à Brest), et Abram (les élèves de Perret, thèse en cours avec moi), et d'autres (à Lille, Richard Klein, à Saint-Etienne, Bonilla, qui travaille avec Lyon II).  Paradoxalement, les études en question couvrent des champs restreints, sont surtout typo-morphologiques, et ont souvent suivi la rédécouverte, pas toujours innocente, des architectures du XIX° siècles (le régionalisme, la ville balnéaire, la villa Côte d'Azur, l'architecture des patrons des Beaux arts (Expert) etc) ; elles négligent la maîtrise d'ouvrage, l'histoire des techniques constructives ; par exemple, l'histoire des équipements et du confort : c'est Goubert. L'ennui, c'est que les tendances à un corporatisme historique sont réelles, et que les structures ad hoc fonctionnent : l'IFA, le BRA, etc. Dans telle Ecole d'architecture à Paris, 53 enseignants, 53 contrats de recherche en cours (1991).

Le succès de ces études est cependant sur le déclin depuis 5 ans environ : d'autres secteurs, avec la reprise de l'activité, sont apparus plus juteux : la minceur des débouchés en histoire de l'architecture est réelle. Mais la définition d'un nouveau statut des enseignants, les recrutements futurs à partir de la thèse, la possibilité de délivrer des DEA, tout cela débouche sur une confusion : l'histoire de l'architecture va-t-elle devenir un domaine réservé ? est ce  le prix que l'université doit payer la collusion des architectes et des urbanistes-géographes ?    



3.  Les personnels : une étude de démographie professionnelle

Voir l'étude en annexe

4. Les nouveaux problèmes périphériques

Le développement des institutions de la Culture dans des domaines où la recherche et la documentation sont, sinon certains, tout au moins probables : 600 conservateurs de musée, 500 ITA et 500 documentalistes dépendent du ministère de la Culture.

Le nouveau statut du corps des conservateurs du patrimoine ; la formation dans le cadre de la nouvelle Ecole Nationale du Patrimoine, comme école d'application. Une formation scientifique et disciplinaire qui fait question ; un reproche : la formation universitaire actuelle "trop spécialisée".
 
Les musées : le succès du musée le pousse à chercher une légitimité dans l'extension de son public et la diversification de ses activités  ; il  occupe alors des territoires nouveaux : ceux de la recherche, de l'édition, de la formation (le cas du musée d'archéologie d'Arles, devenu Institut de recherche sur la Provence antique).


La coordination avec les Universités n'est pas évidente ; à souligner ce qui est apparu longtemps comme un terrain de rencontre et d'échanges, les colloques d'histoire de l'art contemporain, organisés par l'Université et le Musée de Saint Etienne, dans les années 70 et au début des années 80, avec des publications qui ont fait date.

C'est de ce côté cependant que se trouve en partie les solutions d'avenir.

5. Les solutions pour le développement

L'urgence est dans la survie par le recrutement : la fluidité du système implique un effort pour la prospection des futurs MCF.

Par ailleurs, il faut organiser la recherche, en définissant des objectifs aux structures existantes . Qui du CNRS  dans ce domaine ?

D'une part organiser un pôle national, interdisciplinaire, des recherches en histoire de l'art, autour de Paris I et Paris IV, à l'occasion du regroupement rue Vivienne ; avec comme champ le domaine international, avec l'Europe en priorité, et comme méthode une histoire comparative des instruments culturels et des pratiques qui ont les arts plastiques comme objet ; un certain nombre de concepts à mettre au point.

D'autre part, et en région en relation avec les institutions déconcentrées de la culture, la mise au point d'une association pour la recherche, entre certains musées, le patrimoine et l'inventaire etc, qui deviendraient des équipes d'accueil, d'une part, et d'autre part les DEA et les Ecoles doctorales ; pour les DEA, il importe de maintenir une carte nationale des DEA d'histoire de l'art, par association avec l'histoire (ça marche à A0ix et à Bordeaux), et avec des circulations d'université à université : la carte des résultats met en évidence l'existence virtuelle d'un ensemble, l'arc Bordeaux-Toulouse-Montpellier-Aix-Lyon, dont les moyens équilibrent le potentiel parisien.


Paris, le 10 mars 1991

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