COLLOQUE LA RENCONTRE DE BRNO

Publié le 26 septembre 2004 par Gérard Monnier

La Rencontre de Brno : "Patrimoine et collectivités territoriales d'Europe centrale et orientale", 23-26 septembre 2004

Intervention de Gérard Monnier : "L’édition de proximité, un outil pour la mise en valeur du patrimoine du XXº siècle"

Résumé :

Le point de départ : les carences de l’édition générale dans le domaine de l’information sur l'architecture du XXº siècle. L’exemple des guides de tourisme, longtemps réticents à assimiler à des édifices remarquables les édifices du XXº siècle, à tenir compte de leur statut d'édifices monumentaux protégés. Cercle vicieux : pas d'offre d 'information, pas de demande de reconnaissance locale ; pas de manifestation locale d'intérêt (culturel, économique), pas d'effort de publication.

Une étape : les guides de l'architecture moderne (1975-1990) ; à l'échelle régionale (B. Marrey, Guide Rhône-Alpes), puis à l'échelle locale ; en deux étapes, d'abord dans les grandes villes (Marseille, Bordeaux, Bâle, Bruxelles), puis dans des villes moyennes (Meudon, Le Touquet, Royan, Le Havre, Boulogne-Billancourt).
étape essentielle, qui mobilise, à l'échelle d'une ville, des savoirs scientifiques, des méthodes, des techniques (illustration graphique et photographie), des compétences professionnelles dans l'édition (privée), des financements locaux (publics), des institutions (municipalité, musée, service public du tourisme).
Les limites : la pesanteur de l'outil (un livre), disposé entre secteur marchand et secteur institutionnel, avec pour conséquence la difficulté de la diffusion. Une exception : le dépliant Le Touquet, diffusion gratuite par le bureau de tourisme local, énorme tirage (40 000).

Un aboutissement : le dépliant monographique. Il est relatif à un édifice, public ou privé, ou à un ensemble d'édifices.
Technique : un support léger, format A4 (21 x 29,7), plié en quatre (aisé pour la poche, les présentoirs, commode pour un envoi postal), imprimé recto-verso, si possible en quadrichromie.
La maquette présente les informations sur les 8 volets ; une exception, la présentation d'une artère, sur quatre volets (Bd Raspail)
Les informations portent sur :

- la situation topographique précise
- l'identité de l'édifice, matérielle et architecturale ; le point sur les transformations
- son histoire (du projet à l'usage actuel) ; la place de l'édifice dans l'œuvre de l'architecte
- la protection éventuelle MH
- la commande, le choix de l'architecte, les autres intervenants.
- les techniques de construction
- les conditions de visite
- un schéma d'accès par la route et à partir des transports en commun

La réalisation met l'accent sur la clarté des rubriques,toujours brèves, des photographies (légendées si nécessaire), des documents graphiques (plan, coupe, etc). Dans un espace mesuré, on parvient à donner une substance convenable à ces informations et à ces commentaires, une substance souvent équivalente (ou plus) à une notice importante dans un ouvrage.
La difficulté majeure est dans la diffusion du dépliant ; il doit d'abord, et si possible, faire l'objet d'une distribution gratuite. La diffusion a tout à gagner à coïncider avec des manifestations plus larges (Journée nationale du patrimoine), ou avec des circonstances locales : organisation pour le public de la visite de l'édifice, visite après une campagne de restauration, etc.
On peut envisager :

- une distribution systématique sur place, à destination de tous les usagers de l'édifice ; bien entendu, en cas d'édifice régulièrement ouvert au public, la mise à disposition doit être permanente, et le tirage fixé en conséquence).
- une distribution en nombre dans les institutions locales, qu'elles aient ou non participé au financement : service de gestion de l'édifice, bureau de tourisme, organes de la presse locale, stations de radio, bibliothèque publique, musée local, administration des biens culturels, des MH ; une distribution à tous les agents qui peuvent avoir à faire avec l'édifice : services de maintenance, fournisseurs d'énergie, services postaux.
Une telle diffusion a pour objet d'étendre la réception de l'information bien au dela du secteur culturel et touristique, afin de familiariser avec l'édifice un public local plus étendu . La difficulté supplémentaire est dans la pérennité de cette diffusion, qu'il faut renouveler à bon escient.
Un envoi ciblé à diverses instances non-locales est souhaitable : presse, administration du patrimoine et de la culture.

En conclusion : le dépliant est un instrument performant, adapté à la réception interne et locale.
(cette intervention s'appuie sur la présentation de documents, dias ou CD-rom)

Paris, le 10 juillet 2004