COLLOQUE “LES DIFFÉRENTS DIX-NEUVIÈMES SIÈCLES” SUITE

Publié le par Gérard Monnier

Gustave Le Gray

Gustave Le Gray (1820 - 1884) est un photographe français.


Inventeur et artiste, il marque par sa maîtrise de la technique photographique, au niveau de la composition comme au niveau de la lumière.


D'abord destiné à devenir clerc de notaire, Gustave Le Gray réussit à convaincre sa famille que son avenir est dans la peinture. En 1842, il suit l'enseignement de Paul Delaroche à l'École des beaux-arts, il y rencontre ses amis Henri Le SecqCharles Nègre et Jean-Léon Gérôme. Dès 1843 Paul Delaroche est contraint de fermer son atelier, sa décision de partir en Italie influence ses élèves. Le Gray, puis Gérôme et Le Secq s'y retrouvent.


Bien que Le Gray ait continué à peindre (il expose aux salons de 1848 et 1853), ses tableaux n'ont pas retenu l'attention. C'est en effet dans la photographie que sa réputation s'établit et qu'il reçoit ses premières commandes.


En 1850, il met au point le négatif sur verre au collodion (qui sera perfectionné par Frederick Scott Archer), puis, l'année suivante, le négatif sur papier ciré sec.


En 1851, année décisive pour la photographie, la Mission héliographique lui offre l'occasion d'expérimenter à grande échelle ses nouveaux procédés et de prouver sa virtuosité en prenant jusqu'à 30 clichés en un seul jour[1].


Ses œuvres les plus célèbres datent de 1856 à 1858. Sur les côtes normande, méditerranéenne et bretonne, il réalise une série de Marines d'une grande beauté ([2][3] et [4]). Il utilise la technique des ciels rapportés pour donner au paysage l'intensité dramatique qu'il souhaite.


C'est aussi à cette époque qu'il devient progressivement le photographe officiel de la famille impériale. PourNapoléon III, la photographie devient un moyen rapide de diffuser l'image d'un souverain moderne [5]. Gustave Le Gray est notamment invité au camp de Châlons-sur-Marne dont il tire un reportage [6] dans lequel il parvient à concilier son sujet à une composition travaillée.


Le voyage en Orient [modifier]


Mais les créanciers de Le Gray s'impatientent des retombées financières attendues de ses succès et celui-ci doit fermer son atelier en 1860, victime de sa gestion approximative.

C'est le moment que choisit Alexandre Dumas pour réaliser son rêve de voyage en Orient. Gustave Le Gray saute sur l'occasion en embarquant avec l'écrivain. À peine le voyage commencé, la prise de Palerme parGiuseppe Garibaldi décide Dumas à rejoindre les révolutionnaires et offre à Le Gray l'occasion d'illustrer les désastres provoqués par les bombardements de l'armée sicilienne. Les photos montrent une ville sans vie, devenue silencieuse [7]. La photo de Garibaldi en révolutionnaire romantique fera rapidement le tour de l'Europe[8].

Le voyage reprend mais à Malte, Dumas se débarasse de ses compagnons de voyage dont Le Gray. Sans revenus, ils proposent leurs services au Monde illustré qui les envoie en Syrie pour suivre un détachement de l'armée française.

Le Gray, blessé, profite de sa convalescence pour s'installer un atelier.


En 1861, il rejoint Alexandrie (photographies d'Henri d'Artois ainsi que du futur Édouard VII du Royaume-Uni) d'où il écrit à Nadar et envoie encore des photos mais à Paris, ce sont surtout ses créanciers et une femme dont il est bien content d'être éloigné qui entretiennent son souvenir.


En 1864, il quitte un peu plus l'Europe en s'installant au Caire où il vit de cours de dessins et de la protection d'Ismaïl Pacha. Au cours des vingt dernières années de sa vie, il continue à photographier [9]. En 1867, à l'occasion de l'exposition universelle, il envoie des photographies dans l'indifférence générale. À sa mort en 1884, ses œuvres sont dispersées par son fils ; de nombreuses photos n'ont pas encore été retrouvées.


Influences [modifier]


  En publiant des manuels en 1850 et 1851 dans lesquels il explique ses inventions techniques : le négatif sur verre (qui sera perfectionné par Scott Archer), puis le négatif sur papier ciré sec.

  En participant à la fondation de la Société Héliographique et du journal La Lumière en 1851, ainsi que de la Société française de photographie en 1854..


Il maintient la tradition de l'atelier d'artiste en faisant de ses ateliers, rue de Richelieu puis boulevard des Capucines, à Paris, des lieux d'apprentissage pour les élèves mais aussi des salons ouverts au milieu artistique, dans lesquels se succéderont de nombreux élèves et visiteurs. Citons : Léon de Laborde et Maxime du Camp, Nieuwerkerke (surintendant des Beaux-Arts), Alexandre DumasVictor CousinHenri Le SecqCharles Nègre,MestralEugène Le DienEugène PiotVictor PlaceOlympe AguadoÉdouard et Benjamin DelessertJohn B. GreeneFélix AvrilEmmanuel PeccarèreLéon Méhédin, le peintre Lodoïsch Crette RometAdrien Tournachonet son frère Nadar.


Édouard Baldus (1813-1889), était un photographe, né allemand à Grunebach en Prusse, naturalisé français en1856.



Peintre de formation, Édouard Baldus s’installe à Paris en 1838, après un voyage aux États-Unis, pour perfectionner sa peinture et expose aux salons de 18471848 et 1851.


Il aborde la photographie sans doute vers 1848. 

  1851 : il accomplit une Mission héliographique pour le compte de la Commission des Monuments Historiques enBourgogne, dans le Dauphiné et le Midi. Soucieux d'enregistrer une vue d'ensemble de chaque édifice, il met au point un système sophistiqué d'assemblages de négatifs. Reconnu pour son talent, il reçoit de nombreuses commandes durant toute cette décennie.

  1852 : il participe à un ouvrage photographique, Les villes de France,

  1853 : il se rend à nouveau dans le Midi en 1853.

  1854 : il voyage en Auvergne.

  1855 : à la demande du baron James de Rothschild, il commémore dans un somptueux album l'itinéraire en chemin de fer emprunté par la reine Victoria, de Boulogne à Paris, pour se rendre à l'Exposition Universelle.

  1856 : il réalise sur commande des Beaux-arts un reportage sur les inondations dévastatrices du Rhône, à Lyon,Avignon et Tarascon. Il est naturalisé français cette même année.

  Entre 1855 et 1858 : il photographie la construction du nouveau Louvre (Paris).

  1857 : il devient membre de la Société française de photographie

  1859 : Baldus réalise un nouvel album en 1859 à l'occasion du prolongement de la ligne de chemin de fer entreMarseille et Toulon.

  Années 1860 : à partir de 1860, il travaille essentiellement dans des formats plus petits.

  1875 : il rassemble la plupart de ses photos, retirées en hiélographie, dans son ouvrage Les monuments principaux de la France.



Eugène Atget, le photographe chroniqueur de la vie urbaine Eugène Atget (12 février 1857LibourneGironde - 4 août 1927,Paris) né d'un couple d'artisans de la banlieue parisienne. Orphelin à l'âge de cinq ans, Eugène Atget est élevé par ses grands-parents. Après de courtes études secondaires, il s'embarque comme mousse dans la Marine marchande, et sera de 1875 à 1877 sur un navire des lignes d’Afrique.


En 1878, de retour à Paris il tente d'entrer, sans succès, aux cours d'art dramatique du Conservatoire. Il doit alors accomplir son service militaire. En 1879, il tente de nouveau le Conservatoire, et réussit. Il commence une carrière d'acteur qu'il poursuivra durant quinze ans, sans grande réussite ; en 1885, il entre dans une troupe ambulante de comédiens. Son métier lui aura au moins permis de rencontrer, en 1895, Valentine Delafosse-Compagnon, qui deviendra sa femme.


L'année suivante, victime d'une affection des cordes vocales, il abandonne le théâtre et Paris pour se lancer dans la peinture, le dessin et la photographie. Dès 1890, il est de retour à Paris pour s'essayer à la peinture, sans grand succès. Il comprend vite que les peintres, architectes et graphistes ont besoin de documentation, c'est alors qu'il se tourne vers la photographie. Il commence à photographier systématiquement, avec l'intention de réunir une collection documentaire à destination des peintres.


Il s'attache d'abord à des sujets mineurs : les « petits métiers de Paris » qu'il voit disparaître, les cours d'immeubles, les devantures des boutiques (il vend ses tirages aux commerçants pour une somme modique). Ce travail l'amène à développer le projet de photographier tout ce qui, à Paris, est artistique ou pittoresque. Les institutions telles que la Bibliothèque nationale perçoivent l'intérêt documentaire d'une telle collection : c'est par milliers qu'elles achètent ses photographies.


En 1899, le couple s'installe au 17 bis, rue Campagne-Première (où se situeront les dernières scènes d’À bout de souffle). la situation financière d'Atget est précaire (le couple vivra pendant un temps sur les seuls revenus de sa femme), particulièrement durant et après la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle il cesse progressivement de photographier jusqu'aux années 1920.


Madame Atget meurt en 1926. Et c'est peu avant sa mort dans la misère le 4 août 1927 que les surréalistes, notamment Man Ray grâce à son assistante Berenice Abbott, découvrent son œuvre. Berenice Abbott écrit au sujet d'Atget :

« On se souviendra de lui comme d'un historien de l'urbanisme, d'un véritable romantique, d'un amoureux de Paris, d'un Balzac de la caméra, dont l'œuvre nous permet de tisser une vaste tapisserie de la civilisation française. »


En 1927, l'année de la mort d'Atget, le musée des monuments historiques de Paris acquiert 2000 plaques de


C’est le cas de Frédéric Boissonnas (1858-1944), que le brillant et magistral ouvrage de Nicolas Bouvier nous rend accessible ( BOUVIER, Nicolas,  Boissonnas : une dynastie de photographes, 1864-1983, Payot, Lausanne , 1983). Il succède à son père, Henri-Antoine Boissonnas (1833-1889), l’atelier du peintre-photographe le plus en vue à Genève ; au succès du portaitiste s’ajoutent ceux du fabricant de plaques sensibles – au gelatino-bromure. Son frère aîné, Edmond-Victor (né en 1862), met au point la plaque orthochromatique, récompensée par une médaille d’argent à l’exposition de Vienne, en 1888 par une médaille d’or à l’exposition de Bruxelles, une médaille d’argent à Paris en 1889 ; un industriel américain, Kramer, l’attire aux Etats-Unis, où il meurt en 1890.  

 Prenant la suite de ce potentiel important,  la réussite de Frédéric est substantielle : ses photographies le désignent pour une médaille d’or à l’Exposition nationale suisse en 1896, et pour un Grand Prix à l’Exposition Universelle de Paris en 1900.

Le dynamisme de l’entrepreneur est attesté par l’ouverture  de plusieurs ateliers à l’étranger, confiés à des collaborateurs ou à des proches  : 


- à Paris en 1901, 12 rue de la Paix, Boissonas-Taponnier.  

- à Reims en 1901, l’atelier Boissonnas-Niemeyer

- à Lyon en 1902, l’atelier achété à -----, et confié à Charles, frère d’Augusta (la femme de Fred), qui meurt d’une pneumonie

- à Marseille, il achète à Nadar son atelier, qui devient l’atelier Nadar, Boissonnas et Detaille. 

- à Saint-Petersbourg, en 1902,  où l’atelier confié à Friz Eggler, est prospère. 


Cette période 1900-1914 est aussi celle de mémorables voyages en Méditerranée et en Grèce (en 1903-1908, 1911), qui débouchent sur des publications 


Période particulièrent brillante,avec une fort implication dans l’illsutrraions douvrages, comme le souligne Nicolas Bouvier : 

p. 126 Publication en août 1910  du livre En Grèce par monts et par vaux.

« Quand le texte (de Daniel Baud-Bovy) est terminé, Fred le juge excellent.   Les chancelleries, mécènes et têtes couronnées qui ont commandé l’ouvrage en auront pour leur argent. (C’est ) un véritable cuirassé dans la flotille de l’édition d’alors (un) mammouth qui fait cinquante par quarante et par neuf centimètres et pèse quatorze kilos. Malgré le prix pharamineux de 1000 francs-or l’exemplaire, tous numérotés et signés par les auteurs, celle édition de luxe est aussitôt épuisée ».

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