COLLOQUE “LES DIFFÉRENTS DIX-NEUVIÈMES SIÈCLES”

Publié le par Gérard Monnier

à l'invitation du Service Animation du Patrimoine, ville d'Auxerre
Auxerre, 5 février 2007



Gérard Monnier Les différents dix neuvièmes siècles

Auxerre 5 février 2007


Après le siècle des ‘héros’, celui des grands figures historiques des arts et des lettres, après le siècle des ‘mouvements’, le romantisme, l’impressionnisme, etc, vient le temps d’autres questionnements


Parmi ceux-ci, nous nous arrêterons sur trois d’entre eux :


l’invention de l’espace de la ville moderne, de ses équipements, de ses réseaux


les débuts de l’organisation de la protection du patrimoine


l’apparition de la photographie : une technique au service de la culture


Des thèmes peu présents dans la littérature courante, dans les musées ; par exemple Orsay.


De ces trois rubriques, les deux premières sont travaillées par les historiens d’assez longue date.


Par contre, la photographie est l’objet d’études bien plus nouvelles, qui dévoilent de nombreux aspects oubliés :  plusieurs expositions et publications récentes contribuent 

à éclairer ce point. A venir par exemple à la BNF l’exposition des collections de la Société de géographie, au Musée du quai Branly une exposition sur Désiré Charnay, photographe frnaçais au Mexique


En fait, ces trois domaines entretiennent entre eux d’étroits rapports. C’est de cela dont il sera question  maintenant. 


1. L’invention de l’espace de la grande ville moderne


Deux aspects : 


- la dimension de la grande ville, avec une nouvelle organisation du territoire : la modernisation des centres, la nouvelle répartition sociale, et des innovations les beaux-quatriers, et les banlieues résidentielles ; 


-les nouveaux équipements de la ville, avec le concours de nouveaux moyens techniques : la construction en métal, en fonte, en fer, en acier. Aux Etats-Unis le gratte-ciel


Le ton est donné par la construction des serres : le cas de Dublin, 1848, ; en France, l’entreprise Schwartz, à l’origine d’une industrie,  Schwartz-Haumont. 


Le lieu de l’expérimentation du nouvel espace : les expositions universelles



nouvelles techniques de construction, et nouvelles techniques de représentation 


Exposition universelle Londres 1851 Crystal Palace, gravure


Exposition universelle Paris 1889 La Galerie des machines, photo Chevojon


Exposition universelle Paris 1889 La Galerie des machines,  photo Chevojon


Un nouveau regard sur les constructions industrielles : une vision moderne. Qui met l(‘accent sur la structure, la transparence, les formes techniques 


2. Protéger et restaurer les Monuments historiques


-une affaire progressive : on résume les étapes

-

-la lutte d’un révolutionnaire éclairé, l’Abbé Grégoire, contre le vandalisme économique et politique, relayé par Victor Hugo, dès 1825, « la guerre aux démolisseurs »


l’importance de l’image : les gravures (lithos) ds Les Voyages pittoresques et romantiques ds l’ancienne France, édités par le baron Taylor à partir de 1826. 

-

-le rapport de Guizot au roi Louis-Philippe le 21 octobre 1830, suivie par la nomination d’un inspecteur général des MH, avec une mission très étendue. Le premier IGMH est Ludovic Vitet, en fonction de 1830 à 1834, remplacé par Prosper Mérimée, en fonction de 1834 à 1860. 


L’embryon d’un dispositif sous l’autorité du ministre de l’Intérieur, avec en 1837 une mission de classement donnée aux Préfets, et la création d’une Commission des MH. 


Pas de loi sur les MH avant la 3 ème République, en 1887 les MH au ministère Instrrucion publiquet Beaux-arts.


-des travaux, dès 1840, avec Viollet-le Duc à Vézelay, Debret à St Denis (effondrement en 1847), Lassus à Chartres


Toutes ces démarches s’appuient sur des techniques de représentation en évolution rapide :


le dessin pittoresque, le dessin géométral, la lithographie, la photographie, 


Celle-ci, notons-le, après la présentation officielle du procédé à l’Académie des sciences par Arago le 7 janvier 1839, a pris un départ fulgurant, dans les années 1840 ; les années Daguerre. Le monument et le portrait.


longtemps limitée dans ses capacités de publication : l’intermède de l’album, puis de la gravure sur bois (la presse illustrée), avant la photogravure vers 1890 (essor de la carte postale)



3. Photographier l’architecture, c’est commencer par les monuments historiques en France…


Dès 1839, la commission des MH émet le vœu d’une collection des anciens édifices, « grâce à la découverte de M. Daguerre ». Bayard – négatifs papier - et les images de Blois. 


Le négatif papier est développé par Blanquart-Evrard. 

Le moment de la « mission héliographique » 1851 ; ses héros, ses chefs d’œuvre, …. mais pas de publication


Les photographes : Édouard Baldus (1813-1889), un photographe, né allemand à Grunebach en Prusse, naturalisé français en 1856. Peintre de formation, il s’installe à Paris en 1838, après un voyage aux États-Unis, pour perfectionner sa peinture et il expose aux salons de 1847, 1848 et 1851. Il aborde la photographie sans doute vers 1848. 


Gustave Le Gray (1820 - 1884)

   Henri Jean-Louis Le Secq (1818, Paris - 1882, Paris)

Charles Marville, actif à partir de 1851, sa découverte des chantiers

Médéric Mieusement, à Blois



Les nouvelles fonctions de la photographie :


Des documents pour la gestion des MH et le contrôle des travaux


Albert Fernique (1841-1898) ; un cas de reconversion : ingénieur de l’Ecole centrale, spécialiste du dessin technique et du cours de construction, à la suite de son activité pendant le siège de Paris auprès de René Dagron et des photographes qui mettent au point le micro film et les dépêches microphotographiées. Il ouvre son atelier de photographie en 1872, reçoit en 1873 d’importantes commandes de la préfecture de la Seine : chantier de l’hôtel de ville, etc.


Louis Emile Durandelle, et le début d’une activité de service. Il est à l’origine du studio Chevojon, spécialiste en photographie industrielle, et d’une activité de service, 



Edouard Detaille, un généraliste à Marseille


…. et aussi les vestiges des civilisations de l’antiquité


Le photographe voyageur :  en Egypte, en Grèce…


la grande stimulation : les premières photos


Maxime Du Camp (1822-1894), avec Flaubert en Egypte en 1850


Les publications de Blanquart-Evrard, les albums de Du Camp en 1852


L’appui au tourisme : 


Les Béchart à Karnak, au Caire, 1875


…. Et à l’archéologie : 


Fred Boissonnas (1858-1944) en Grèce en 1907.


 Pour la photographie d’architecture, puisque l’édition est la suite normale du processus, comme on l’a constaté dès la démarche de Blanquart-Evrard, il arrive que le photographe lui-même, à la tête d’une structure spécialisée, devienne son propre éditeur,. 

 



…et partout dans le monde


Désiré Charnay au Mexique à partir de 1858


Louis-Lucien Fournereau à Angkor, en 1887


Marc Ferrez, et les chemins de fer au Brésil en 1884…


…et Alfred Hugh Fisher, en Australie en 1910


Merci de votre attention


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