Conférence aux Journées du Patrimoine 2007 SUITE

Publié le par Gérard Monnier

Le photographe, inventeur d’une nouvelle vision de

l’architecture et  de la construction


Essentiel, l’art du cadrage, détache l’image de la nécessité de la vue d’ensemble, fille du projet. 


D’où des mises en page qui fractionnent la vision de l’objet, qui détache le fragment de sa place dans la totalité ; à la fois vers l’abstraction, à la fois vers une vision onirique de l’édifice.  


Une vision moderne, qui sera reprise dans l’édition une génération plus tard : Siegfried Giedion, 



Le photographe d’architecture, et l‘offre d’une activité de service


La photographie documentaire : mise au point des principales conventions. Le « Studio d’arts industriels » de Durandelle illustre les pratiques de la « photographie  industrielle » comme activité de service pour les architectes et les entrepreneurs ; 


Reproduire les plans, assurer les prises de vues sur le chantier et au terme de la construction, produire les  images de l’édifice intact, figé dans une sorrte d’ état de grâce, encore préservé des atteintes de l’usage, et provisoirement vide des figures encombrantes de l’usager. Une sorte d’aura de l’œuvre naissante.  


Plus prosaïquement , gérer les archives photographiques d’un client dans la durée ; le cas de la fourniture à Perret des tirages de la photo de l’église du Raincy prise 25 ans auparavant ; voir mon étude « La photographie et les Perret », une de mes contributions à l’Encyclopédie Perret. 


La documentation met l’accent sur les nouveaux procédés de construction, par exemple les photographie du fonds Hennebique, un bureau d’étude qui diffuse ds le monde entier les procédés de la construction en ciment armé. 



Le photographe interpréte et consacre les œuvres des architectes modernes…

La promotion des innovations des architectes modernes par la photographie d’interprétation  (livres et revues) ; 


1920-1939Double essor en Allemagne du Neues Bauen et du Neues Sehen Grand essor de la demande de la photo d’interprétation : le règne de la revue et des expositions ; première génération des architectes-photographes : Erich Mendelsohn et  Marcel Lods.



1932premiers bilans photographiques de la modernité architecturale dans le monde : exposition « Modern Architecture, au MOMA à New York et publication à Milan par Alberto Sartoris de Gli elementi  dell’architettura funzionale ; début de la collection Sartoris.



… et il s’impose comme auteur



Le cas d’Erich Mendelsohn , un architecte –photographe, dont le voyage aux Etats-Unis est suivi de l’édition d’un livre.



La photographie et le photomontage, Carlo Molino en 1938.


Le photographe et ses nouveaux rapports à l’édition


depuis Frédéris Boissonnas, plusieurs photographes d’architecture


Le photographe illustrateur : le cas de Jean Dieuzaide (1921-2003) sous le pseudonyme de Yan , collabore à partir de 1951 à de nombreux livres illustrés, sur le sud-ouest et l’Espagne, avec les éditeurs Arthaud, Alpina, Privat, et pour les volumes de la collection Zodiaque, aux éditions de la pierre qui vire (jusqu’aux années 1960)



A partir de 1960 : les innovations techniques ; le petit format, les objectifs à décentrement, la couleur. L’auteur impose les innovations techniques aux éditeurs.


L’édition du livre d’auteur : l’âge d’or des photographes d’architecture , dont plusier s’impose comme des directeurs de collection et des éditeurs.


G. E. Kidder Smith aux Etats-Unis ; il débute avec le voyage au Brésil pour préparer l’exposition Brasil builds MOMA 1942-1943 ; film Kodachrome


Henri Stierlin en Suisse, et la collection « Architecture universelle » de l’Office du livre à Fribourg, créé en 1963, dirigé par Jean Hirschen (1919 -1987).



Le photographe, chroniqueur de l’actualité urbaine


Un fil conducteur : loin de la commande, la démarche du promeneur.


Eugène Atget

Walker Evans

Alfred Hugh Fisher, en Australie en 1910



1980 et depuisTriomphe de l’auteur. 


Le grand écart : apogée de la photo documentaire (inventaires typologiques des Becher), et nouvelle vision artistique des édifices (Stéphane Couturier)


La chronique urbaine, une nouvelle demande photographique de l’institution : exemple à Paris XIIIº



En conclusion : 


vitalité des pratiques, 


forte diversité des activités


en même temps, des résultats esthétiques qui, à un moment donné, tendent à l’unité. Comme dans la plupart des pratiques artistiques : le style du temps


Est-ce au point de dégager une discipline photographique particulière ? 


Ce qui spécifique, c’est le rapport à des objets fixes et datés, de longue durée de vie  ; les édifices. La photographie - et aussi le cinéma – proposent deux franchissements :


- le franchissement de la durée, une approche diachronique, l’apport à l’histoire


- et aussi le franchissement dans l’espace, d’où une vision et une réception à distance : l’accès à des références universelles, une géographie de la culture architecturale ;


Une contribution au musée imaginaire, une démonstration du pouvoir photographique

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